
Initiales B. B. (Béatrice Baldini) de Brigitte Noble est une auto-fiction, rythmée par les plaisirs post-soixante-huitards et les riffs venus des States ou de Londres.
On y croise Béatrice, jeune Tourangelle légèrement effrontée et éperdument amoureuse du très ténébreux et très toxique Nicolas.
ISBN : 978-2-919265-28-2
Janvier 2012- 436 pages - 14,5 × 21 cm - 22 €
EXTRAIT : page 41
Je n’ai aucune envie de faire la conversation, je suis choquée. J’ai vaguement l’impression d’avoir pété les plombs. Mais, je n’en reviens pas de l’attitude de Nicolas, je suis affligée par son indifférence et sa grossièreté. Mon voisin punk a décidé de me raconter sa vie, il m’explique qu’il revient de Londres, que c’est démentiel. Il a vu les Sex Pistols, les Damned, Eddy and The Hot Rods au Marquee. Il me tend régulièrement un pétard et m’alimente en bière. Il doit bientôt retourner à Londres et me propose de l’accompagner, je ne relève pas et il insiste :
- Qu’en penses-tu, bébé ?
- Euh... De quoi ?
- De venir avec moi ?
- À Londres ? Je... je... ne... sais pas...
- T’es vraiment trop belle... Tu sors d’où ? T’étais où avant ?
- Avant quoi ?
- Ben, d’être ici.
- Ben, je devais être ailleurs...
- Alors c’est tant mieux !
- Que ?
- Que tu sois là, maintenant !
Je n’en peux plus de cette conversation débile mais je suis tellement défaite que m’extraire de mon siège me demanderait un effort surhumain. Je rencogne ma tête contre le dossier de la banquette et ferme les yeux. Je sens que je vais perdre conscience...
Quelqu’un me secoue puis me tapote les joues...
- Béa ? Béa ? Réveille-toi !
J’aimerais bien qu’on me fiche la paix. Je n’ai plus d’espoir. Je suis une coquille vide. J’ai envie de disparaître, de me dissoudre dans le néant. Mais, au-dessus de moi, certains s’acharnent à me sortir de mon coma. J’ouvre un œil, j’aperçois le visage inquiet d’Isa et celui goguenard de Nicolas qui ose me dire :
- Décidément, c’est ta spécialité de t’endormir dans les canapés...
(à suivre…)
La presse en parle