Personne ne vous regarde est une pièce de théâtre de Julien Covain, préfacée par Sara Giraudeau.
Pitch : Baudouin vit tranquillement chez lui, seul et célibataire, avec son micro-ondes et sa télévision. L'irruption d'une troupe de théâtre, fermement décidée à faire de l'appartement de Baudouin un lieu de répétition, une résidence d'artistes, va chambouler le train-train du jeune homme. La première est dans une semaine.
Quand le burlesque rencontre le commun, quand la comédie devient dramatique, l'imprévisible reste toujours l'imprévisible.
ISBN : 978-2-919265-32-9,
printemps 2012,
106 pages (papier bouffant 90 g), 10,5 × 14,5 cm
12 euros.
Personnages
Baudouin
Larson, metteur en scène
Amélie Dumont, comédienne
Un policier
Robinson, comédien
Un facteur (en off)
Extrait de cette comédie :
TABLEAU I
Nous sommes dans le salon de Baudouin, il mange des chips, un morceau tombe sur le fauteuil. Il sort puis revient avec un aspirateur portable et aspire minutieusement le canapé. Il s’assoit à nouveau. On entend un « DING » il se lève, sort, et revient avec un plat sorti du micro-ondes. Il s’assoit et au moment de prendre sa première bouchée, on sonne à la porte. Surpris, Baudouin va ouvrir.
LARSON en off : Je me présente : monsieur Larson. On ne se connaît pas, je viens bien de sonner chez vous ?
BAUDOUIN : Je n’ai rien à donner, monsieur, je n’ai pas d’argent. Au revoir. Il claque la porte. On sonne à nouveau. Il ouvre.
BAUDOUIN, dérouté : Bonsoir…
AMÉLIE, en off, séductrice : Bonsoir, je me présente, Amélie Dumont…
LARSON en off : C’est ma comédienne. On peut entrer ?
BAUDOUIN, ne bougeant pas : Non. Je ne comprends pas ce que vous voulez.
AMÉLIE, en off : Vous vous appelez comment ?
BAUDOUIN : Baudouin…
LARSON, entrant énergiquement : J’aurais rêvé m’appeler Baudouin… c’est charmant…
AMÉLIE, entrant, séductrice : C’est doux « Baudouin ». On fait le mouvement d’un baiser avec les lèvres « Baudouin ».
BAUDOUIN : Je ne vous ai pas autorisés à entrer ! Je ne comprends vraiment pas ce qui vous amène ici. Vous voulez me cambrioler ? Si c’est le cas je le prends mal.
LARSON : Vous êtes toujours aussi peu compréhensif quand on pénètre chez vous ?
BAUDOUIN : Ça dépend de l’heure monsieur. Je suis dubitatif en journée mais après minuit je ne dubite plus, je me contrarie.
AMÉLIE : C’est joli chez vous.
LARSON : C’est cosy.
BAUDOUIN : … Écoutez, je ne vais pas jouer l’incompréhension pendant une heure, dites-moi plutôt ce qui vous amène.
LARSON : Ma camionnette, cher ami. Je peux m’asseoir, je vous offre un verre ?