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Préfacé par Khaled Osman, Les Golinouilles - Le jardinier d'Al Bahja de Christine Claude est un roman dont l'histoire se déroule entre Marrakech et l'île de Moline. On y retrouve Jamal, le livreur ; oncle Omar ; Fatima la crêpière et bien sûr moult Golinouilles facétieux (Charpak le vénérable gardien du Gol de la Ville Rouge, la triGolie Gnafron, la triGolie Golgonzola, la triGolie Golpoil, etc.).

Charpak, ce vieil érudit Golinouille, déjà rencontré dans le livre I (Les Golinouilles - De l'autre côté de la Ville rouge), est très attendu par le petit peuple invisible. Il revient de la khemsanuelle, le grand rendez-vous de toutes les sciences auquel il se rend tous les cinq ans à dos de cigogne. Or quoi de mieux que de savoir ce qui s'y est dit, ce qui s'y est fait, ce qui s'y est appris ? Car le Golinouille est très curieux de tout savoir.

Que ce soit la botanique, la magie, les amours naissantes de Jamal et de la belle Fatima, voire les mœurs des humains (curieusement appelés « Petits » par les minuscules Golinouilles), rien n'échappe aux investigations de ces lascars miniatures.

Cette nouvelle aventure des Golinouilles vous conduira dans les méandres de la médina, à la rencontre de ses trésors et à la découverte de ses jardins, fontaines, souks et hammams aux mille senteurs.   

 


ISBN : 978-2-919265-47-3 - Avril 2014 - 196 pages - 21 × 14,5 cm (format à l'italienne) - Illustrations de Srï - Préface de Khaled Osman - 20 €


EXTRAIT - Préambule


« Quelques mois après la grande migration, je revins chez oncle Omar à la première occasion, trop impatiente de le retrouver et curieuse d’avoir des nouvelles fraîches du petit monde. Je le surpris somnolant d’un oeil et souriant rêveusement aux montagnes. Il avait senti ma présence et se leva d’un bond de son petit siège en paille pour m’accueillir dans un délire de mots enjoués et malicieux. Son visage s’ouvrait comme un éventail ensoleillé de ses mille rides.

Comme toujours nos retrouvailles furent le prétexte à nous assaillir réciproquement de questions réponses, à pleurer de joie et à rire de tout comme de rien. J’allais passer quelques temps avec lui à El Houz, et je savais qu’il avait de grandes aventures à me raconter depuis mon dernier passage. Je lui tendis un sac dans lequel je mettais tout un tas de choses utiles et inutiles, des choses d’ailleurs, des vêtements, du chocolat, des albums de photos, Omar adore les photos. Cette fois, j’avais rapporté un livre sur les étoiles. Un ouvrage imposant, autant par son contenu savant et éclairé que par ses images fabuleuses, réalisées grâce à des télescopes ultra-modernes. C’était un voyage au coeur des galaxies, des nébuleuses et des planètes. Je le regardai tourner les pages, lire quelques lignes difficilement mais avec application, le nez collé au papier lisse et glacé pour mieux déchiffrer. Il s’arrêta sur une une phrase de l’auteur : "Nous sommes tous des poussières d’étoiles…"

- Hum, tu m’as apporté un livre de philosophie ! Ce livre est bien trop beau, je te remercie mille fois. Ce cadeau est une sacrée aubaine, je vois de plus en plus mal dans le lointain, il sera donc mon deuxième observatoire !

Son oeil riait déjà à l’idée d’avoir près de lui une mine d’étoiles à étudier de près.

- Et puis, je le montrerai à Charpak ! L’univers infiniment grand pour mes amis infiniment petits. Quelle bonne idée ! À nous deux, on réussira bien à tourner les pages, et à explorer les secrets de l’univers.

C’est qu’il en passait du temps à humer et observer les astres à travers sa lucarne. Depuis des années, il chatouillait le firmament et savait écouter ses histoires. Durant toutes les lunes de toutes les saisons, allongé sur sa paillasse, il scrutait inlassablement le grand ciel, laissant couler tout l’air du monde à travers ses narines et son esprit en éveil constant.

 

 

Jovial comme toujours, Oncle Omar se gardait bien de se plaindre, mais je notai que la fatigue gagnait du terrain. Ses activités s’étaient multipliées depuis la révélation, il courait partout entre ses amis Golinouilles, sa tripotée de neveux et nièces et son travail quotidien à la campagne. Il ne faisait plus de chapeaux à cause de son oeil usé, mais continuait à récolter les joncs qu’il vendait à Bab Khmis. Il surveillait les oliveraies, entretenait des conversations et répétait des cantates avec les oiseaux. Les temps étaient durs, on parlait de crise partout dans le monde et le pays n’y échappait pas.

- Allez ! On va pas se laisser abattre, je t’ai préparé un repas digne du roi de Washington, et je vais reprendre le cours de l’histoire là où on l’avait laissée.

- Tu te doutes bien sûr que Charpak est rentré de la khemsanuelle, ah Nari, il s’est fait attendre et nous avons cru ne jamais le revoir. Depuis, les aventures se sont succédé.

- Yalla ! allons manger pendant que les étoiles dorment encore.

Nous avons dégusté le dîner de roi en silence puis les étoiles se sont réveillées et Omar a parlé jusqu’au petit matin, j’étais la gardienne du feu et j’alimentais la théière en l’écoutant religieusement. »

à suivre…

 

Vous souhaitez approfondir votre connaissance du sujet ?

Retrouvez le petit monde des Golinouilles à travers les péripéties du livre I, in Les Golinouilles - De l'autre côté de la Ville rouge :

 

 

 

 

 

Dernière modification : 19/04/2017 19h47
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