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Pièce de théâtre tout public, Le Café des Lys de Serge Travers raconte les péripéties d'un couple de tenanciers, Étienne et Gaby, qui vont avoir fort à faire pour sauvegarder leur zinc, de plus en plus désert... et leur couple, qui lui aussi prend l'eau. Heureusement, il n'y a pas de problème sans issue.
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ISBN : 978-2-919265-56-5 (décembre 2019)
164 pages
14 euros
10,5 × 17 cm
Photographie de la couverture de Marie Karedwenn.
Personnages
Étienne : Le patron
Gaby : La patronne
Jackson : Le fils
Lucette : L’employée de maison
Rachel : Une amie
Bérénice : L’antiquaire
M. Léon : Un client fidèle
Homme : Un client de passage
EXTRAIT
Scène 1
Étienne et Gaby, les patrons du bar, sont derrière le comptoir, prostrés, le regard dans le vide.
GABY : Jamais je n’aurais cru qu’on puisse en arriver là… Pendant des années, tous les jours de ta vie sont réglés comme du papier à musique. Et un beau matin, c’est fini, ta vie bascule et c’est la descente aux enfers…
ÉTIENNE : N’exagère pas !
GABY : On va rester là comme deux momies, combien de temps ?
ÉTIENNE : (Regarde sa montre) On peut fermer si tu veux.
GABY : Déjà, commence par la fermer !
ÉTIENNE : Je n’ai rien dit.
GABY : Justement, soit tu ne dis rien, soit tu parles pour ne rien dire. Tu restes là les bras ballants, comme la lune quand elle voit un arc-en-ciel, bouche bée… Combien de temps on va tenir ? Plus personne n’entre ici depuis trois semaines au moins…
ÉTIENNE : Quinze jours, Gaby… La nouvelle route a été ouverte le 18. Il y a donc précisément quinze jours… et quelques heures.
GABY : Voilà ce dont tu es capable, compter les heures et les secondes.Quinze jours, donc, qu’on ne voit plus un chat. Même les chats vont se faire écraser ailleurs.
ÉTIENNE : Il y a encore monsieur Léon, quand même.
GABY : Le seul client qu’il nous reste. Normal, il n’a pas de voiture et il habite à deux cents mètres.
ÉTIENNE : À peine. N’empêche qu’il est là tous les jours pendant au moins deux heures.
(à suivre)